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Le dernier amendement est entré en vigueur le 1er janvier 2005. L'explication de l'amendement indique sous le point “1.5 Limites des stupéfiants” :
“En principe, la preuve de l'incapacité de conduire due à la consommation de stupéfiants et de médicaments doit être apportée en appliquant le principe des trois piliers : Sur la base des constatations de la police (premier pilier), des constatations médicales (deuxième pilier) et des résultats de l'analyse chimico-toxicologique (troisième pilier), l'incapacité de conduire est déterminée par un expert médico-légal. Il est possible de s'écarter du principe des trois piliers s'il s'agit de substances répandues dont on sait qu'elles ont un effet négatif sur la capacité de conduire. Ensuite, la détection d'une de ces substances dans le sang suffit à prouver l'incapacité de conduire (limite zéro). Pour l'instant, il s'agit de l'héroïne, de la morphine, de la cocaïne, de diverses formes d'amphétamines (designer drugs) et du cannabis.”
L'ordonnance proprement dite stipule ensuite qu'il est prouvé que la présence de “tétrahydrocannabinol (cannabis)” dans le sang entraîne une incapacité à conduire. Si cela est prouvé, il s'agit d'un délit et sera puni en conséquence, plus une interdiction temporaire de conduire et ensuite la procédure au bureau de la circulation routière (voir aussi ici).
Si l'on mesure aujourd'hui le sang avec des méthodes modernes, on peut y déterminer le niveau de THC psychoactif : Nanogrammes par millilitre de plasma sanguin ou microgrammes par litre de plasma sanguin. (Similaire à l'alcool : la teneur en alcool pour mille peut être déterminée dans le sang). Mais que nous dit la teneur en substances actives dans le sang ? Peut-on conclure de ces valeurs si une personne est réellement défoncée ou alcoolisée ? Dans le cas de l'alcool, le législateur dit oui et signifie que plus de 0,8 (jusqu'en 2004) ou 0,5 (à partir de 2005) pour mille n'est pas autorisé pour conduire un véhicule. Et vice versa, cela signifie qu'une personne ayant 0,4 pour mille d'alcool est autorisée à conduire une voiture. Dans le cas des drogues illégales, cependant, la limite est censée être zéro ou la limite de ce que l'appareil de mesure peut juste mesurer (environ un nanogramme par millilitre). Avec la réglementation introduite à l'époque, la présence d'une quantité même minime de THC dans le sang est donc tout simplement suffisante pour déterminer l'incapacité de conduire. Il est donc beaucoup plus facile de criminaliser les consommateurs de THC.
C'est ce que dit l'ouvrage de référence de l'Iten, “Conduite sous l'influence de drogues/médicaments” :
“Des concentrations plasmatiques de THC d'un microgramme par litre et plus indiquent une consommation modérée de cannabis au cours des quatre dernières heures chez les consommateurs occasionnels. Chez les gros consommateurs, cependant, de telles concentrations peuvent être observées jusqu'à deux jours après la dernière consommation.”
Lorsqu'une personne est vraiment défoncée, elle n'a pas quelques microgrammes dans le sang, mais 100, voire des centaines de microgrammes.
Ceux qui fument de l'herbe occasionnellement ne devraient pas en avoir fumé pendant six heures avant de conduire. Les fumeurs réguliers, en revanche, ne sont jamais aptes à conduire, à moins qu'ils n'arrêtent de fumer pendant trois jours avant de prendre le volant. On voit bien ici que la limite zéro va bien au-delà de l'objectif d'écarter du trafic uniquement les personnes inaptes à la conduite. Il rend la conduite impossible pour les consommateurs réguliers de THC, même s'ils mettent toujours une nuit entre la consommation et la conduite !
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